Proposez un titre
Je ne sais quel titre donner à cette histoire, mais à la fin, vous m’en donnerez un
L’histoire remonte à 2010, les élections présidentielles étaient terminées, mais l’atmosphère n’était pas sous ses beaux jours.J’étais au lycée, le Lycée Moderne d’Abobo (ouiii je suis une abobolaise ) .
Pour ceux qui ont fait ce lycée à cette période où du moins ont vécu dans la commune à cette même période, savent que ce n’était pas une partie de jeux dans la commune.On avait souvent cours une fois dans la semaine au lieu de 5 à cause des troubles.
Un grand jour, assise au cours, nous entendîmes des cris et tirs venant du dehors (comme le dit chez nous, c’était gâté).
Vu mon état, mes amis m’ont conduit à l’administration pour voir dans quelle mesure, je pourrai rentrer à la maison.
À l’administration, l’un des responsables a appelé ma maman (ma troisième béquille ) pour la rassurer avant tout et voir comment j’allais traverser tout le cafouillage qu’il y a dehors.
Maman lui a dit qu’elle était en chemin.
Toute étonnée et quand même inquiète pour elle, je l’attendais.
Elle est arrivée devant l’entrée principale, mais le portail était fermé. Elle avait beau taper, mais on n’a rien entendu (il y a une bonne distance entre l’entrée et l’administration.)
C’est alors que des jeunes qui couraient lui ont indiqué la seconde entrée. Dès qu’elle prit le tournant pour la seconde entrée, elle entendit des tirs. (en tout cas elle a couru).
On s’est retrouvée à l’intérieur, mais on ne savait pas comment allions nous rentrer. Mais ce jour-là, mon Dieu comme j’ai marché, j’ai longtemps marché. La voie directe et la plus courte d’ailleurs qui menait à la maison, était barrée par des tables et pneus en feu. On a dû faire un grand tour pour les contourner.
J’ai tellement marché que je ne sentais plus mes mains, mais je ne pouvais pas m’arrêter.
Maman me disait à côté :« Yako, il reste un peu encore, allons doucement »
Me voilà en sueur, les mains toutes rouges avec des crampes qui faisaient que je ne les sentais plus, les douleurs aux jambes, on n’en parlait pas .
Arrivée à la maison, j’ai regardé ni à gauche ni à droite, je me suis dirigée dans le divan, dans mon bleu et blanc, avec mes chaussures aux pieds, j’y ai plongé et j’ai dormi directement. J’ai dormi de 11 h à 17 h 30 sans interruption.
A mon réveil, j’avais les jambes en feu et enflées. C’est à ce moment que je me suis rendu compte du trajet parcouru.
Ce jour-là, j’ai respecté toutes ses personnes qui se rendaient au travail à la marche en quittant Abobo, pour le port ou ailleurs. Encore plus pour les personnes handicapées obligées de se taper des kilomètres par faute de moyens pour pouvoir construire son avenir.
Ce moment fut tellement marquant pour moi, qu’il est ancré comme étant l’une des situations exceptionnelles que j’ai dû traverser.
Une chose est sûre, avec le soutien des siens, on peut arriver à de grandes choses…
Alors après lecture, quel titre pouvez-vous lui donner ? Bonne Lecture
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